Noirmoutier,
Attention… tes pêcheurs, danger.
Des politiciens paumés
ont voulu un port, une jetée.
Il a suffit d’une marée et tout a basculé.
Attention… tes plages, danger.
Des paysans fiévreux
ont voulu des rendements foireux.
Il a suffit d’un orage pour ne plus respirer.
Attention… tes dunes, danger.
Des promoteurs mafieux
ont creusé jusqu’au fond argileux.
Il a suffit d’une marée pour voir tout pillé.
Des plages vertes
Des plages vertes recouvertes par quarante centimètres d’algues, puantes, à faire vomir les enfants… voilà ce qu’on découvre sur la côte de Noirmoutier en Août 2015 : un écosystème agonisant dont l’air irrespirable de putréfaction vous contraint de fuir.
C’est une réalité d’autant plus choquante qu’on connait parfaitement les industriels qui ont troqué pollution pour tous contre richesse personnelle.
Une pollution si massive que ni le vent ni l’eau de l’Océan ne parviennent à diluer ces déchets… En été, nos enfants ne peuvent plus jouer sur la plage.
La disparition du sable
Malheureusement, ce n’est pas le seul mal dont souffre Noirmoutier.
Dans ce déluge de marée verte, tracteurs et pelleteuses s’affairent au nettoyage de la plage chaque matin : il faut sauver les apparences, surtout devant les belles villas du nord de l’île.
Le ramassage laboure le sable, rompt les structures, broie les organismes. La plages, agressée, se disloque et disparaît un peu plus à chaque marée : plus d’un mètre de sable en quelques années, selon les vieux du pays. On voit très bien l’argile que la mer creuse sur son fond et semble comme sculpter le dos d’un homme décharnés, aux côtes seyantes.
Ces vieux témoignent aussi de la disparition des zones de pêche de Noirmoutier. Ils ont vu le port de plaisance à l’Ouest de l’île, se construire et les courants de la Loire être déviés vers le large. Ces courants, qui apportaient le sable sur les plages de Noirmoutier, poussent maintenant le sable dans les trous qui permettaient d’y descendre le chalut.
Le sable disparaît aussi car il est extrait à quelques kilomètres au nord de l’île, par les magnats du bâtiments. (cf Arte :http://future.arte.tv/fr/nos-plages-court-de-sable). Ces pompages cassent l’équilibre des fonds marins et accélèrent l’érosion des plages.
Tout ceci apparaît sur les côtes de Noirmoutier avec une telle évidence qu’on ne peut croire qu’elle soit possible.
On ne peut croire ce que l’on voit pourtant.
Dans ce désastre annoncé, la putréfaction des algues vertes en devient une sainte odeur d’espoir. L’espoir que les algues pourries puissent constituer un nouveau terreau et permettre à la végétation de maintenir les dunes de l’île quelques années de plus.
Quelques années pour changer, ou dire adieu à nos vacances à la plage.
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