Lettres à mes parents
Georges Brassaï ou plutôt, Gyula Halász, né le 9 septembre 1899 à neuf heures du soir, dans la ville de Transylvanie de Brassó dans les contreforts des Carpates.Il décède le 7 juillet 1984, à Beaulieu-sur-Mer.
Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
C’est un passionné de Paris et de la vie parisienne. Une passion transmise par son père, professeur de français, à l’occasion d’un voyage d’un an alors qu’il avait 5 ans.
Un étudiant libre et ambitieux. La vie de bohème, et les problèmes d’argent.
Devenu étudiant en peinture, il retourne à Paris en 1924 pour achevé sa formation commencée aux beaux-arts de Budapest et, 3 ans plus tôt, à l’académie de Berlin.
Dès son arrivée à Paris, il s’intéresse à la vie parisienne qu’il apprécie pour son entrain. « Paris n’est pas encore une ville musée comme Florence ou Rome, c’est une ville très vivante » (p109).
Ce qui est frappant, en lisant ses « Lettres à ses parents », c’est que Brassaï se sent en capacité de créer quelque chose de nouveau, de supérieur. Il se sent artiste très jeune bien qu’il lui fallu une bonne réflexion pour en être certain. Car il a plusieurs talents de fait : journaliste, portraitiste, caricaturiste, peintre, écrivain (allemand, français, hongrois), dessinateur. « Je me suis réveillé un jour en me disant : je suis un artiste », comme ci cela était la solution à aux tervigécences et « crises morales » (p92) d’un homme qui peine à « inventorier ses forces » (p93)… et il parvient à en faire la raison de ses investissements et de sa vie dès 24 ans. Bien que ses parents, naturellement, semblent l’orienté sur des voies plus sécurisantes, Brassaï confirme régulièrement sa détermination dans le dessin et la peinture.
Il décrit l’expression artistique de son époque comme superficielle : « Les expositions ne m’intéressent guère. Il y a très peu de vie dans ces tableaux. Moi qui cherche dans ces tableaux ni habilité, ni talents, mais des valeurs humaines… des décorations pour salon bien installés et qui souvent ne valent même pas un joli coussin ». (p110). « Paris est aujourd’hui qu’une vaste foire qui satisfait les exigences de luxe des riches américains » (p118).
Il ne doute pas de lui et fait appel, régulièrement à la patience.
L’argent
Dans les lettres à ses parents, il est beaucoup question d’argent et d’ambition. Bien plus que d’inspiration et de recherche créative. Ses parents lui donne un appui affectif et financier important. En dépis, il apprend la faim puisque ses revenus sont irréguliers, aux dépend des éditeurs et qu’il lui arrive plusieurs fois de ne pas manger plusieurs jours de suite. Il écrit des articles, des reportages et même des reportage sportif pour lesquels il n’a « ni les dispositions, ni les compétences ». Il fait également des dessins humorisitique pour des magasines.« Le ciel m’a donné, ou plutôt infligé une personnalité dotée de plusieurs dispositions innées à peu près équivalentes, dont chacune revendiquait ses droits. »
Les solutions pour « faire de l’argent » le conduisent progressivement vers la photographie.
Il commence par collectionner les gravures de Paris pour les revendre en Roumanie par l’intermédiaire de son père.
Puis, il réalise que la photo était demandé par la presse pour illustrer de ses reportages. « On m’a prié d’envoyer de belles photos d’actualité, de rares reproduction et des articles sur Paris. Pour le premier envoi, c’est-à-dire, pour une seule photo qui ne m’a rien couté, ils m’ont payé 6 dollars.
Très clairement, pour les snob qui analyse l’expression artistique pour en tirer des règles d’art, il ne faut pas oublier que l’art n’existe pas. Les artistes sont des créateurs qui, en premier lieu, travaille pour manger et remplir des commandes. Brassaï ne doute jamais de son statut d’artiste, mais il a aucune idée, jusqu’à son premier succès avec le livre « Paris la nuit » des routes à prendre pour réussir. Sauf qu’il faut des relations.
Il commence par prendre une photographe « pour le suivre partout » (p160). Elle lui donne ses photos et ils se partagent les journaux. « Je suis sur la voie pour devenir une agence de photo ». Mais ils veut éradiquer les intermédiaires.
Les relations
Il est question d’argent, mais aussi de relations.
Brassaï cultive ses nombreuses relations par plaisir des salons et des fastes auxquels il est invité, mais aussi pour promouvoir son travail. Il a pleine conscience de l’intérêt que ces relations pourraient lui apportées. « A Paris, on est obligé de danser au gré des circonstances et des indispensables relations humaines ». Le Génie diplomatique de Talleyrand n’est rien à côté de celui que je dois mettre en oeuvre à chaque instant ».
Ses relations structurent son projet artisitique. Les encouragements de ses relations le guident : il revient à la peinture poussé par son amis Tanya et au dessin, poussé par Picasso.
Il joue de séduction et se fait entretenir pour les vacances à Loctudy, diner, et autres invitations.
Les fréquentations sont cultivées à Montparnasse, en particulier au café « La Rotonde » (métro Vanvin).Il côtoie aussi l’élite culturelle de Paris et compte entre autres amis : Miller, Picasso, Sartre, Camus, Prévert, Desnos, Cocteau, Reverdy, Michaux, Fargue, Queneau.
Après 1940, il multiplie les collaborations avec les autres artistes et les écrivains, surtout Prévert et Picasso
Ses débuts et le succès immédiat
« Dès que ma situation financière sera consolidée, j’acheterai une camera de reportage pour pouvoir faire moi-même mes photos. (1927) (p252) Un appareil Leica dont le prix s’élève à 2500 francs. (Sa chambre était louée 400 francs par mois.)
En 1930, il a son premier appareil. Cela m’a pris beaucoup de temps et d’argent, mais je vais bientôt faire fructifier ce savoir-faire.
J’ai installé un laboratoire dans une seconde chambre de l’hôtel Glacière et j’acheterai bientôt un agrandisseur.
Paris nocturne est édité en Novembre 1931.
C’est avant tout capter une atmosphère.
Je ne cherchais qu’à exprimer la réalité, car rien n’est plus surréel… Mon ambition fut toujours de faire voir un aspect de la vie quotidienne comme si nous la découvrions pour la première fois.
Références
Lettres à mes parents : 1920 – 1940 (Gallimard)
Brassaï – Le fläneur nocture de Sylvie Aubenas et Quentin Bajac (Gallimard)
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